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SAINT-OURS, JEAN-PIERRE

* 4.4.1752 Genève, † 6.4.1809 Genève

Maler und Zeichner.

Jean-Pierre Saint-Ours, fils de Jaques, est issu d’une famille de petite noblesse huguenote, originaire du Grésivaudan en Dauphiné, vallée proche de Grenoble où les guerres de religion sanglantes et où domin l’influence de la bourgeoisie empreinte d’idéaux libertaires. Pour échapper aux persécutions, son arrière-grand-père, le tanneur David de Saint-Ours, se réfugi à Nyon et y reçu habitant en 1701. L’appartenance de cette ville au canton de Berne à l’époque lui conf, ainsi qu’à sa descendance, la nationalité suisse.

S’y ajoutera, dès 1759, la bourgeoisie de Genève, qui attribuée à Jaques Saint-Ours parce que sa mère, née Pernette Bartholony, citoyenne de la république et surtout parce qu’il fond, dans la cité de Calvin, une école de dessin pour les artisansconsidérée par les magistrats comme très utile au développement des manufactures. Aussi d-il également, malgré sa maîtrise de gravure, de ciselure et de peinture en émail, justifier de ses qualités pédagogiques, d’une bibliothèque technique, littéraire et historique, ainsi que d’une collection de dessins, gravures et peintures comptant 18470 pièces, dûment cataloguées, devant servir de modèles à ses élèves. Il enseign en effet les procédés graphiques les plus complexes par la copie de ces œuvres et form ainsi son fils à la pratique du dessin depuis son plus jeune âge.

On trouv déjà dans les années d’enfance et d’apprentissage de Jean-Pierre Saint-Ours les conditions historiques, propres à Genève, d’où les idéaux de justice sociale et de civisme que l’artiste développera plus tard dans son action. Comme Jean-Jacques Rousseau, qui était fils et petit-fils d’horloger, il grandit dans ce milieu actif et cultivé de l’élite de la Fabrique genevoise, milieu nourri directement aux sources littéraires de l’Antiquité classique, de la théologie réformée, de la philosophie des Lumières, où devaient naître les premières exigences pour plus d’équité, plus de fidélité aux principes calvinistes d’indépendance et de fraternité et, au plan pragmatique, pour une obtention facilitée de la citoyenneté genevoise, qui seule permettait d’accéder aux droits politiques et à la reconnaissance économique.

Ce climat de revendications sociales marqu profondément l’adolescence de Saint-Ours et déterminera dans une large mesure les motivations de son esthétique ainsi que son engagement politique. Envoyé par son père à Paris en 1769, Saint-Ours entre sans difficulté dans le fameux atelier de Joseph-Marie Vien, à l’Académie royale de peinture et de sculpture, que fréquente Jacques Louis David. L’atelier de Vien est un centre d’intense activité et un foyer d’idées révolutionnaires. côté du dessin, de la peinture, de l’histoire, on y étudie les nouvelles doctrines du «beau idéal», du retour à l’antique, de l’allégorie historique, à travers la relecture des Anciens et selon les nouvelles théories de Johann Winckelmann. Le cursus de Saint-Ours est brillant en 1771, il reçoit la première médaille pour ses dessins d’académie d’après nature; en 1774, le prix Caylus pour l’étude des Têtes et de l’expression des passions; en 1778, le second prix de peinture avec David condamnant à mort l’Amalécite; enfin, en 1780, la plus haute distinction, le premier grand prix pour L’nlèvement des Sabines (disparu), qui aurait dû lui ouvrir les portes de l’Académie de France au palais Mancini à Rome, s’il n’avait pas été étranger et protestant. Toutefois, grâce à de modestes ressources, Saint-Ours part pour Rome.

Il est accueilli avec sympathie par le cardinal de Bernis, ambassadeur de France, ainsi qu’au palais Mancini, où son directeur, le peintre Louis-Jean-François Lagrenée, le considère comme «l’enfant adoptif de l’Académie». C’est lors d’une exposition dans cette institution qu’il sera remarqué par Goethe comme «l’un des artistes, avec David, qui soutiennent la réputation des Français». La carrière romaine de Saint-Ours va durer près de douze ans rythmés par le travail, les voyages dans la péninsule et de grands succès professionnels. Paris découvre Saint-Ours en 1791, au Salon de la liberté, où figurent ses trois tableaux les plus fameux qui illustrent les «traits de mœurs de différents peuples de l’Antiquité». Mais la Révolution fait basculer le destin de l’artiste.

Début 1792, il quitte Rome, où la situation devient dangereuse pour qui parle français, et rejoint Genève, où il épouse sa cousine Hélène Bois-de-Chêne et se met au service de la République pour défendre les idées d’égalité, de liberté et de démocratie. Il peint la Figure de la République, conçoit les costumes des nouveaux magistrats genevois, dessine le Monument Rousseau et met en scène les fêtes patriotiques. lu à l’Assemblée ationale, il siège dans plusieurs comités, travaille à la nouvelle constitution genevoise et, en tant que Commissaire aux arts et professions, élabore en 1794 un rapport qui s’avérera prophétique sur la situation des arts à Genève à la fin du XVIIIe siècle, envisagée dans le contexte économique et dans la perspective d’une évolution sociale. Cependant, Saint-Ours est horrifié par les débordements de la Terreur et abandonne bientôt toutes ses charges officielles.

Fin 1796, redevenu simple citoyen, il reprend mélancoliquement sa palette et ses pinceaux pour se consacrer au genre plus prosaïque du portrait, où il excellera. Il exposera pour la première fois à Genève vingt-deux de ses œuvres au Salon de la Société des rts. Républicain actif, homme idéaliste à la sensibilité exacerbée, Saint-Ours croit en la vertu pédagogique de la peinture d’histoire et, conscient de la «force cachée des images», a recours à toutes les subtilités du symbole et de l’allégorie. Pour exalter la justice, la liberté et la démocratie, il se réclame de Plutarque ou de Tacite, mais son admiration secrète pour Rousseau apparaît aujourd’hui dans ses sujets antiquisants, plusieurs fois dessinés ou peints, comme Le choix des enfants de Sparte (1784), Les mariages germains (1786) ou Les jeux olympiques (1786).

La critique romaine rendit hommage en 1786 à «la beauté et l’unité de style» de ces œuvres et en admira particulièrement «la justesse de l’invention et de l’expression, l’exactitude du dessin, le contraste des sentiments, l’effet de clair-obscur dans la distribution des lumières, ajoutés à la prestance des figures ainsi qu’à l’harmonie des coloris; cela sans altérer l’imitation de la nature».

La critique parisienne de 1791 sera également louangeuse, mais s’élèvera vigoureusement contre «l’eugénisme qu’impliquent les lois spartiates». Quant , exploiter abusivement l’influence de David sur Saint-Ours. Conséquence d’une réelle admiration du Genevois à l’égard du grand artiste français, elle n’implique en aucun cas la copie servile de celui-ci. D’ailleurs les principes de composition des deux peintres diffèrent le plus souvent. Contrairement à David qui, dans ses tableaux néoclassiques, se concentre sur les protagonistes, Saint-Ours multiplie les personnages de ses scènes historiques jusqu’à créer de véritables foules populaires participant à l’action. Cela dans des environnements urbains puissamment architecturés «à l’antique», où les ciels nuageux et la végétation font intervenir la nature.

Dès après Rome, à Genève les temps ne sont plus aux grandes utopies grecques ou romaines; le peuple ne va plus danser sous les ormeaux. Ruinée par l’encerclement et les guerres révolutionnaires, la cité ne peut plus offrir à son peintre que les effigies de ses concitoyens. Grâce à Saint-Ours, nous conservons aujourd’hui le souvenir vivant de toute une société qui fut l’archétype de la bourgeoisie provinciale éclairée du tournant du XVIIIe siècle. Les proches, les amis sont saisis avec naturel et simplicité, alors que dans les portraits des politiques, des patriciens ou des hommes célèbres, l’artiste multiplie les signes ambigus de l’appartenance sociale ou culturelle.

Il campe alors ses modèles dans des décors significatifs de leur rôle public ou professionnel et les entoure d’objets révélateurs de leur personnalité. De 1782 à 1806, Saint-Ours travaille à son cycle du Tremblement de terre, qui représente une famille désespérée cherchant à échapper au cataclysme qui la frappe soudainement. D’innombrables dessins ainsi que cinq peintures – une peinture néoclassique monumentale (1792–99) et une esquisse romantique (1802) se trouvent au Musée d’art et d’histoire de Genève; un tableau synthétique (1806), au Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne – illustrent l’évolution de l’un des thèmes allégoriques les plus significatifs de l’époque. Comme l’ont souligné l’exposition sur l’art néoclassique organisée à Londres en 1972 et les manifestations du bicentenaire de la Révolution française en 1989, ce thème, lié à l’histoire de l’art, des idées et de la politique européenne, doit être interprété dans son contexte historique: il permettait au peintre d’établir une analogie entre la fureur des débordements de la nature, comme le séisme de Messine, et la violence des événements politiques, en l’occurrence l’émeute genevoise de 1782, la Révolution, la Terreur et les guerres napoléoniennes.

Ainsi, Saint-Ours sut élever un sujet dit «de genre» au rang de manifeste politique, sous forme de dénonciation. Pendant la période d’annexion de Genève par la France dès 1798, Saint-Ours nourrit brièvement l’espoir que l’ouverture des relations avec Paris pourrait être favorable aux artistes genevois, devenus tout à coup citoyens d’un vaste territoire, et relancerait sa propre carrière en tant que peintre d’histoire. En 1802, il décida de participer au concours célébrant la Paix d’Amiens signée par Napoléon Bonaparte avec l’Angleterre et le Concordat avec le pape sur le rétablissement du culte.

Ce second sujet donna à l’artiste l’occasion de montrer sa maîtrise de la composition allégorique dans un tableau (Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel) où la densité des concepts rivalise avec la gestuelle expressive des personnages, accentuant le sens de la célébration. Profitant également d’anciennes relations politiques, il tenta de relancer son projet culturel pour Genève conçu en 1794, insistant cette fois sur l’importance qu’aurait pour toute la région du Léman la création d’un Institut national des professions manuelles et libérales. Il reprit aussi son idée de Museum réunissant les beaux-arts et les arts mécaniques. Ces ambitions n’étaient pas chimériques; elles se concrétiseront au XIXe siècle. De même, quelques années seulement après la mort de Saint-Ours en 1809, Genève, réceptive enfin à son œuvre et à sa doctrine militante, adoptera la peinture d’histoire.


SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz

Anne de Herdt, 1998, actualisé 2015 https://www.sikart.ch/kuenstlerinnen.aspx?id=4022837



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Lot 3022 - Z32 Schweizer Kunst - Freitag 22 Juni 2012, 14.00 Uhr

JEAN-PIERRE SAINT-OURS

(1752 Genf 1809)
Portrait von Jean-Jacques Rousseau.
Öl auf Holz.
Durchmesser: 38,5 cm.

CHF 20 000 / 30 000 | (€ 20 620 / 30 930)

Verkauft für CHF 31 200 (inkl. Aufgeld)
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Lot 3001 - A189 Schweizer Kunst - Freitag 28 Juni 2019, 14.00 Uhr

JEAN-PIERRE SAINT-OURS

(1752 Genf 1809)
Lucius Quinctius Cincinnatus vor dem Senat.
Öl auf Leinwand.
23 × 34,5 cm.

CHF 2 000 / 4 000 | (€ 2 060 / 4 120)

Verkauft für CHF 7 500 (inkl. Aufgeld)
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Lot 6241* - ibid126 Gemälde des 19. Jahrhunderts – online only - Mittwoch 06 April 2022, 13.00 Uhr

JEAN-PIERRE SAINT-OURS, Umkreis

(1752 Genf 1809)
Die drei Lebensalter.
Öl auf Leinwand.
43,4 × 59,8 cm.

CHF 600 / 800 | (€ 620 / 820)

Verkauft für CHF 500 (inkl. Aufgeld)
Angaben ohne Gewähr

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